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Tailleur et costume, l’identité de Dixitlulu

A ce stade de la petite histoire de notre blog, quelques précisions s’imposent sur notre identité et notre démarche. Face aux blogs traitant de sujets en relation avec l’impression à la demande, l’auto-publication ou encore le livre numérique, le blog Dixitlulu.com se démarque en ce qu’il est clairement rattaché à Lulu.com (jusque dans son nom), ce qui, comme vous le lirez dans les billets précédents, n’exclut en rien la critique, l’interrogation et la mention de la concurrence.

Pour que les choses soient transparentes, ce blog est rédigé par les attachés de presse travaillant pour Lulu en France, Pascale, Sébastien et Hervé. En l’état, le blog Dixitlulu peut être perçu comme un b-blog (business-blog), c’est à dire un blog rattaché à une marque, ce qui pour certains esprits libres peut sonner comme « corrompu », « partisan » ou encore « commercial ». Que les choses ici soient bien claires : tout le monde, partout, à chaque instant, défend des sociétés (et parfois les leurs propres), des services, des conceptions, des idées, en plus de leur propre individualité.

Et le blog est précisément fait pour cela, nombre de bloggers (et beaucoup parmi les plus populaires) sont aussi consultants et « vendent » leurs compétences, services et activités dont leur blog est souvent la vitrine. Cela ne doit pas pour autant remettre en question la sincérité de notre démarche et de nos observations, pour justes ou fausses qu’elles vous paraissent. Vous êtes les bienvenus pour apporter critiques, suggestions, précisions… Ainsi vous connaissez le tailleur et le costume de Dixitlulu, et vous en percevrez plus fort le parfum dans les futurs billets. Gardez bien cette image, le bras du costume se dresse délicatement, une main apparaît. Libre à vous de la saisir !

Le marché se muscle de nouveaux entrants

Signe révélateur du potentiel et de la formidable vitalité du marché de l’impression à la demande en ligne, l’arrivée par voie médiatique de plusieurs challengers sérieux pour Lulu.com. En dehors de leurs objectifs et de la qualité de leurs offres respectifs, il est intéressant de se demander ce que cela va apporter à l’utilisateur. Allons-nous par exemple voir des auteurs passer de l’un à l’autre site de PoD (Print-on-Demand) afin de maximiser leur surface de visibilité ? C’est souhaitable pour que le marché se renforce et que chaque acteur, au nom de la concurrence et de la volonté légitime de réussir, rivalise de services inédits et originaux.

La bataille à venir se jouera sur un certain nombre de critères essentiels, à services comparables : la qualité des ouvrages imprimés en premier lieu, la conservation du modèle de la publication gratuite férocement révolutionnaire de Lulu ensuite, et enfin un double affrontement commercial sur les délais et les frais d’envoi. Un second aspect sera la capacité de tous les acteurs à dynamiser et rendre attractif leur offre. Publicité, témoignages d’utilisateurs, partenariats avec des événements, des sociétés, capacité à faire entendre sa différence et à participer au dialogue très animé sur l’évolution de l’objet-livre. En un mot : à mobiliser.

Le dernier élément clé, pour le marché français et au-delà, ce sera la capacité de ces acteurs à être inventif et à prolonger ce qu’il est possible aujourd’hui, c’est-à-dire pouvoir créer son livre en ligne et le rendre disponible à l’achat. Il sera primordial demain de pouvoir étendre les services d’impression par exemple aux blogs : imaginez que les meilleurs blogs soient imprimables grâce à un simple widget, ce serait sympathique. De la même manière, internet a créé de nouveaux comportements d’utilisateur et donne évidemment de nouvelles possibilités aux éditeurs et auteurs ambitieux, ne serait-ce que pour leur mettre le pied à l’étrier comme c’est le cas avec les Editions Malpertuis dont nous avons parlé tantôt. Il y a pour des professionnels de l’édition un incroyable marché par exemple pour une (bien) meilleure exploitation des fonds de catalogue, dont nous nous sommes également faits l’écho en ce blog.

Est-ce que tous les acteurs ont bien pris la mesure des concurrents réels sur les différents marchés nationaux ? C’est toute la question lorsque l’on est un site internet implanté dans un grand nombre de pays. Trois acteurs à ma connaissance sont face à cette problématique : Lulu.com bien entendu, mais également Amazon via sa filiale de PoD, et les Allemands de BookonDemand. Nous attendons avec impatience leurs réponses, pour le bien de leurs utilisateurs !

La question des délais de livraison et de la pertinence de l’impression à la demande

En surfant sur un célèbre site  de vente de biens culturels, après avoir tapé le nom d’un écrivain ou le titre d’un ouvrage, il arrive très fréquemment que les réponses annoncent un certain délai dans la livraison. Court (2 jours) pour les ouvrages les plus populaires et les plus récents, plus long (4 à 8 jours) pour des ouvrages disponibles et allant au delà d’une semaine pour des titres nettement moins commandés.

On conçoit très bien le processus derrière l'écran d'ordinateur : disponibilité immédiate dans les entrepôts dépendant du site, commande rapide à un entrepôt voisin ou auprès de l’éditeur qui dispose de l’œuvre dans ses propres réserves. C’est peu ou prou ce qui justifie le délai : le traitement de la commande, l’accessibilité à l’article et les intermédiaires. On imagine également qu’une commande ne mobilisera pas le même nombre de personnes et n’impliquera pas les mêmes niveaux de responsabilité dans les différentes entreprises impliquées. Par bonheur, le prix de l’ouvrage n’est pas impacté par l’énergie parfois importante déployée pour l’acheminer à son acheteur. C’est heureux et pourvu que cela dure ! Ici, le livre, déjà fabriqué depuis un certain temps, attend qu’on vienne l’acquérir.

Imaginons à présent que les titres demandant un délai de 4 jours ou plus pour être acheminés ne soient plus stockés mais fabriqués à la demande. Cela permettrait à court terme des gains de temps, des économies d’énergie et de productivité absolument formidables. Au fait que le livre est rentabilisé avant même sa fabrication s’ajoute un constat qui rend l’impression à la demande furieusement tendance : pas de gaspillage, pas de risque de voir le livre jeté au pilon, moins d’impact sur l’environnement et économies à plusieurs échelles ! Economie en terme de stockage : plus besoin d’avoir des kilomètres de rayonnage à protéger de l’humidité, du feu et des insectes ou rongeurs – plus besoin de commander et de payer des stocks conséquents auprès des imprimeurs, un livre acheté = un livre fabriqué, aucun risque de gâchis – une usure par ricochet moindre des imprimantes : on ne fabrique que le nombre exact et précis d’ouvrages dont on a besoin, aucune nécessité d’en produire 50 000 d’avance. On ménage les imprimantes...

Un rêve me direz-vous ? Oui, en effet aujourd’hui c’en est un. La technologie est au point, le modèle économique viable et le grand public achetant des livres en ligne se moque de savoir comment il est fabriqué, ce qui lui importe c’est qu’il le reçoive en bon état, dans les délais. Alors pourquoi cela n'existe-t-il pas déjà en dehors des sites comme Lulu.com ? Messieurs les éditeurs, quelle est votre réponse ?

Auto-édition" versus "édition indépendant"

Le conseiller en écriture Alain Jamot, au cours d'une discussion, nous faisait remarquer qu'il préférait de loin l'expression "éditeur indépendant" à "auto-édition", qui est manifestement précédée d'une aura péjorative.

L'auto-édition en ligne commence tout doucement à gagner ses lettres de noblesse, en grande partie sous l'enthousiaste plébiscite de ses utilisateurs. Ces mêmes utilisateurs se considèrent-ils pour des "auto-éditeurs" ? l'expression, spontanément, est plutôt moche. Pour autant, nombre d'auteurs sur Lulu et sur les sites apparentés sont davantage intéressés par leur appellation d'auteur (qui peut poser problème au regard de la qualification légale d'un auteur, même si le terme s'est considérablement élargi est dans le langage courant) plutôt que de revendiquer leurs capacités d'auto-éditeur. Pour trancher, que pouvons-nous proposer ? Auteur numérique ? Auto-cyber-scribouillard ? On vous écoute pour les idées !

23 avril, Journée mondiale du livre et du droit d'auteur

Le 23 avril prochain a été décrété journée mondiale du livre et du droit d'auteur par l'Unesco. On devine l'importance que revêt l'appartenance légale et intellectuelle d'un livre à son ou ses auteurs dans le présent intitulé de cette journée. Il est important de rendre à César ce que Gutemberg a permis de démocratiser et qui vit aujourd'hui une évolution fondamentale de son modèle économique, de son mode de fabrication et de distribution par le biais d'internet. L'effacement des frontières physiques sur la toile pose des problèmes fondamentaux pour la pérennité des modèles de gestion de droits d'auteur existants. Comment doit s'exercer les droits d'auteur sur internet pour la diffusion d'ouvrage qui sont auto-édités, comme c'est le cas chez Lulu ? Il existe un énorme flou mondial en l'état. Chaque auteur devrait faire valoir son statut d'auto-éditeur, mais encore faudrait-il qu'un tel statut existe réellement et soit reconnu. Posons la question : peut-on raisonnablement croire, vu les différences fondamentales d'approche dans les droits anglo-saxons et français sur le droit d'auteur, qu'un jour existera un consensus sur la question au niveau mondial ? Et est-ce que ce consensus arrivera à être appliqué aux auto-éditeurs ? Cela paraît pour l'heure complètement illusoire. Le 23 avril sera t-il sur ce point un constat d'impuissance ? Qu'en pensez-vous ?