En surfant sur un célèbre site de vente de biens culturels, après avoir tapé le nom d’un écrivain ou le titre d’un ouvrage, il arrive très fréquemment que les réponses annoncent un certain délai dans la livraison. Court (2 jours) pour les ouvrages les plus populaires et les plus récents, plus long (4 à 8 jours) pour des ouvrages disponibles et allant au delà d’une semaine pour des titres nettement moins commandés.
On conçoit très bien le processus derrière l'écran d'ordinateur : disponibilité immédiate dans les entrepôts dépendant du site, commande rapide à un entrepôt voisin ou auprès de l’éditeur qui dispose de l’œuvre dans ses propres réserves. C’est peu ou prou ce qui justifie le délai : le traitement de la commande, l’accessibilité à l’article et les intermédiaires. On imagine également qu’une commande ne mobilisera pas le même nombre de personnes et n’impliquera pas les mêmes niveaux de responsabilité dans les différentes entreprises impliquées. Par bonheur, le prix de l’ouvrage n’est pas impacté par l’énergie parfois importante déployée pour l’acheminer à son acheteur. C’est heureux et pourvu que cela dure ! Ici, le livre, déjà fabriqué depuis un certain temps, attend qu’on vienne l’acquérir.
Imaginons à présent que les titres demandant un délai de 4 jours ou plus pour être acheminés ne soient plus stockés mais fabriqués à la demande. Cela permettrait à court terme des gains de temps, des économies d’énergie et de productivité absolument formidables. Au fait que le livre est rentabilisé avant même sa fabrication s’ajoute un constat qui rend l’impression à la demande furieusement tendance : pas de gaspillage, pas de risque de voir le livre jeté au pilon, moins d’impact sur l’environnement et économies à plusieurs échelles ! Economie en terme de stockage : plus besoin d’avoir des kilomètres de rayonnage à protéger de l’humidité, du feu et des insectes ou rongeurs – plus besoin de commander et de payer des stocks conséquents auprès des imprimeurs, un livre acheté = un livre fabriqué, aucun risque de gâchis – une usure par ricochet moindre des imprimantes : on ne fabrique que le nombre exact et précis d’ouvrages dont on a besoin, aucune nécessité d’en produire 50 000 d’avance. On ménage les imprimantes...
Un rêve me direz-vous ? Oui, en effet aujourd’hui c’en est un. La technologie est au point, le modèle économique viable et le grand public achetant des livres en ligne se moque de savoir comment il est fabriqué, ce qui lui importe c’est qu’il le reçoive en bon état, dans les délais. Alors pourquoi cela n'existe-t-il pas déjà en dehors des sites comme Lulu.com ? Messieurs les éditeurs, quelle est votre réponse ?
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