Comme précisé dans l’avant-dernier post, écrire un livre destiné à la diffusion sur internet s’inscrit dans une démarche qui ne doit plus se limiter au seul acte d’écriture. Connaître et informer son marché potentiel est crucial pour optimiser l’impact de la publication. Mais ce n’est pas tout.
Pour que la presse parle de votre ouvrage, qu’elle soit généraliste ou spécialisée, locale ou nationale, il faut d’emblée savoir que l’accès aux tribunes médiatiques est difficile pour un auteur-éditeur numérique. La raison est simple : les journalistes n’arrivent pas à traiter les ouvrages sortant dans les réseaux traditionnels, assaillis qu’ils sont d’exemplaires envoyés par les éditeurs. Is mettent d’emblée des barrières pour les livres publiés exclusivement sur internet. La raison tient d’une part au manque de temps, d’autre part, avouons-le, à la mauvaise réputation qui précède les ouvrages autoédités. Cette mauvaise réputation tient simplement au manque de repères qui déstabilise le journaliste : Qui est l’auteur ? En quoi est-il réellement crédible ? S’il est en autoédition, cela veut dire qu’il n’y a guère eu de philtre, de réel travail éditorial ? Même s’ils ne l’avouent pas, les journalistes sont très sensibles à la réputation : qui recommande le livre ? L’éditeur est-il prestigieux ? Cela peut se comprendre, même si en conséquence un ouvrage d’un parfait inconnu, même brillant, n’aura pas la même chance qu’un manuscrit d’un auteur vaguement connu. Enfin, argument pas si bête que cela, un journaliste fonctionne sur un schéma simple : si un lecteur veut se procurer ce livre, il va nécessairement aller le chercher en priorité chez son libraire. Et les ouvrages en PoD via internet sont quasiment inaccessibles aux libraires. Si ce n’est pas le cas, autant ne pas en parler…
Cela ne veut pas dire que les journalistes ne donnent pas leur chance à des livres autoédités, heureusement, on connaît plusieurs auteurs qui se sont démenés avec succès pour que l’on parle d’eux dans les médias. Leur succès tient bien souvent à deux choses : l’originalité de leur ouvrage et leur pugnacité à le faire connaître. Cibler un journaliste spécialisé dans la littérature est couru d’avance, s’il parle de l’originalité de la diffusion d’une œuvre, il ne s’attardera pas à en recommander des titres. Une astuce alors consiste à contacter des journalistes qui peuvent s’intéresser au sujet du livre, davantage qu’à l’édition elle-même. Par exemple, un artisan qui raconte sa passion du travail du bois peut s’adresser à un journaliste qui s’intéresse au patrimoine ou à la transmission des traditions et usages professionnels. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’un journaliste traite votre ouvrage de manière frontale et lui accorde trois pages. Il peut le mentionner dans un article plus large, ou mettre davantage en avant l’auteur que l’ouvrage. L’essentiel, c’est qu’il en parle.
Après la presse locale, quotidiens régionaux, journaux municipaux, bulletins d’association, magazines spécialisés à qui il faut s’adresser pour ancrer géographiquement le livre, il est intéressant de penser à informer également les écoles, les professeurs, les salons et foires autour de son lieu d’habitation, afin de se faire identifier et, le cas échéant, de pouvoir disposer d’un espace de représentation dans un événement. Il faut donc, quitte à se répéter, que le lancement du livre soit accompagné d’actions de communication qui lui donnent une visibilité.
Ces points posés, nous parlerons dans le prochain post de la problématique du roman dans l’autoédition.