Comme l'indique une interview du Figaro du 06.05.2008 - cliquez ici - le géant des médias Lagardère investit dans l'évolution annoncée du livre numérique. Beaucoup de points intéressants dans cette interview d'Arnaud Nourry, PDG de Hachette Livre, à commencer par sa manière de rassurer sur la pérennité de l'objet livre et des nouveaux usages qui mettront au moins deux générations à se mettre en place. Autre point intéressant, l'espoir qu'il semble fonder concernant la sortie du e-book de Sony espéré pour la fin de l'année. Sur ce point, cette arlésienne technologique tiendra t-elle ce délai ? A voir.
Plus intéressant, la passerelle lancée en direction des libraires qui pourraient vendre en direct des livres numériques, comme une espèce de station-service avec pompe à livres numériques. M. Nourry rassure sur le fait qu'Hachette n'a pas pour vocation de vendre directement aux lecteurs. Peut-on vraiment le croire ? Si internet permet, comme pour l'impression à la demande, de faire "sauter des intermédiaires", pourquoi s'en priveraient-ils ? Au nom de la sauvegarde du beau métier de libraire ? Admettons que son intention soit pure, alors cela confirmera que le métier de libraire va vraiment vivre une mutation vers de nouveaux services dédiés en librairie. Lulu.com est présent dans des magasins Borders (sorte de Fnac aux Etats-Unis) sur des bornes multimédias proposées aux clients de Borders qui se transforment en consommateurs interactifs, avec en conséquence pour Borders le développement de nouvelles compétences et de nouveaux services attractifs, comme le conseil à l'écriture ou à l'aide à la conception des ouvrages. Est-ce l'avenir du libraire ?
Quoi qu'il en soit, cela confirme que de plus en plus le numérique va prendre de l'ampleur (commerciale, marketing) et que les "grands" du marché de l'édition commencent à s'intéresser aux "petites" SSII spécialisées dans les technologies du livre numérique. Il est évident qu'il faut des acteurs majeurs du monde des médias pour investir dans des technologies extrêmement prometteuses et permettre, avec un apport d'argent, à ces sociétés de grandir. Faut-il, comme pour internet, parier que des Google aujourd'hui "petits" dans le PoD et la diffusion du livre numérique auront assez de force pour conserver leur indépendance à terme, ou tout au moins leurs prérogatives sur leurs marchés respectifs ? C'est clairement un réel défi. Dans le cas contraire, cela risque de ralentir considérablement la créativité de ces marchés.
Qu'en pensez-vous ?
Pourquoi attendre le Sony Reader ? Il y a déjà une offre en France.
L'iLiad d'iRex est un appareil haut de gamme, et le CyBook de Bookeen est un appareil grand public très performant. Alors pourquoi attendre Sony ?
Rédigé par : FredV | 07 mai 2008 à 19:45
Bonjour Fred,
De mon point de vue, la mise en avant de Sony ne tient pas à la qualité technique de son reader, mais par la visibilité attendue sur ce nouveau marché (car c'en est bien un) que va permettre la firme américaine, qui mettra sans doute une grande force marketing en marche pour présenter son joujou. C'est donc une question de mieux-disant" économique, et on ne peut que le déplorer. Cela dit, l'ouverture d'un nouveau marché de masse (ou destiné à la masse, nuance, on ne sait pas encore si ça prendra) bénéficiera à tous les acteurs, quoi qu'on en dise. Les e-readers marcheront-ils à terme ? Je ne sais pas. Sans doute la rentabilité se trouvera sur les "consommables", comme pour le marché de l'impression domestique photo ?
Il y a de fameux précédents, comme encore récemment la sortie de l'I-Phone, qui reprend des technologies déjà présentes chez certains concurrents moins connus, notamment en lecteur vidéo portable... Le Pot de terre et le pot de fer ? C'est en tout cas très passionnant à observer !
Rédigé par : Sébastien Célimon | 13 mai 2008 à 12:52